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Les Gallo-Romains

 

Toujours à peu près situé au même endroit que l'hypogée néolithique, et l'habitat protohistorique, a été découvert les restes d'une implantation humaine du tout début de l’ère chrétienne.

Alors que César est dans notre région au environ de -49, nous avons un établissement d'une infrastructure en pierre au 1er siècle après JC permettant d'envisager une continuité d'occupation du site, depuis le Hallstatt.

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Le contexte de la découverte :

 

Les fouilles sont réalisées par P. DURVIN à partir de 1949 en proximité de la zone de fouille protohistorique, de l'autre coté de la route D92

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​​​La découverte :

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Il n'a eu de vision globale de établissement des installations Gallo-Romaines. Les fouilles ont portés que sur un espace qui n’était pas encore occupé par la zone pavillonnaire. Lors des bombardement de 1944, des parcelles voisines ont été touchées et des fragments de tuiles (Tegulla et imbrex)  et moellons (pastoureaux) ont été remontés.

 

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Sur le secteur fouillé, a été découvert plusieurs infrastructure : des murs aux énormes blocs de pierre bien taillés de 0,60 m d'épaisseur, longs parfois de plus d'un mètre. Ils ne sont pas unis par un mortier, mais seulement juxtaposés ou accrochés les uns aux autres au moyen d'encoches en queue d'aronde opposées par la petite base et dans lesquelles pouvait être coulé du métal, plomb ou bronze, ou glissée une pièce de bois formant tenon.

Peu à peu, une salle à peu près carrée, de 5,50 m. de côté, a été dégagée. Les fondations se trouvent à plus de deux mètres de profondeur. Dans une énorme pierre du côté nord, une niche fort curieuse a été creusée ; son encadrement sculpté dans la masse présente assez bien l'allure de certaines fenêtres grecques et chacun des montants est surmonté d'une queue d'aronde reposant sur sa base étroite.

Trois chapiteaux ont été retirés des décombres, ainsi que des tronçons de colonne, des astragales et une partie de corniche, le tout de style toscan. Ces restes permettaient déjà de dater les constructions ; il s'agit fort probablement du premier siècle de notre ère ;

 

Mais les revêtements peints qui ornèrent les murs peuvent être attribués à la période pompéienne sans aucun doute.

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Il s'agit d'un mortier sable et chaux de 3 à 4 centimètres, recouvert d'un enduit de marbre pilé, lié à la chaux et de moins d'un millimètre d’épaisseur ; au-dessus : de la peinture. Tantôt des teintes uniformes, où le rouge domine, un rouge au minium que le feu n'altère pas, qui a gardé tout son éclat, aussi doux au toucher que le marbre le plus fin après polissage. Des encadrements imitent un marbre gris veiné de blanc et de rose et parmi eux s'étalent des roseaux d'un vert tendre et des fleurs aux teintes délicates, obtenues après cinq ou même six retouches superposées. Sur le corps : des palmettes vertes à fond rouge, ou des pampres et parfois des lignes d'un jaune d'or traversent un champ d'un noir profond. Naturellement, rien de toute cette richesse ne nous est resté intact et nous ne pouvons en juger que par les débris découverts au fond de notre salle.

Parmi tous les déchets de cuisine, ossements et coquillages et au milieu des cendres, nous avons ramassé plusieurs objets intéressants.

Des tessons de poteries : les uns, restes de poteries dites « belges », à reflets bleus, d'autres de terre rouge à vernis noir, d'autres, plus riches, au vernis rouge toujours brillant; les ornements sont de deux sortes, les uns figurent en relief des scènes de chasse où les animaux se livrent à une fuite éperdue, les autres ne représentent que des dessins géométriques; mais toutes les pièces de céramique ne sont pas décorées et il en est ainsi de très fines dont la cassure présente un tranchant comparable à celui de notre porcelaine; quant aux coupes, elles portent en relief et stylisée sur leur rebord la prophylactique feuille de lierre. Il a aussi été trouvé un morceau de vase recouvert d'une très mince feuille d'or.

Quelques débris de verre sont à signaler : verre très fin, parfaitement transparent, une anse de vase figurant un large pédoncule de feuille s'élançant de la panse pour venir s'appuyer au col par un lobe chiffonné, et une jolie perle en pâte de verre bleue et côtelée.

Ajoutez à cela une petite pince à épiler en bronze, des épingles en os et en ivoire pour chevelure de dame, une épingle en ivoire malheureusement mutilée figure une main au poignet portant bracelet. Une cochléar ou cuiller en os ronde, servant à manger les œufs ou à déguster les coquillages avec sa queue en pointe ; plusieurs stylets servant à écrire sur tablette de cire avec leur petite spatule pour effacer les lettres.

Ces premières découvertes exigèrent le déblaiement de plus de soixante mètres cubes de terre.

Les derniers travaux ont permis de dégager quelques grandes lignes de la construction. Ce fut d'abord la porte d'accès à la salle avec ses deux pieds droits en grand appareil dans lesquels avait été creusée de part et d'autre une profonde rainure destinée à encastrer les pièces de bois auxquelles s'adaptait la porte ; puis le seuil formé de trois blocs de pierre assemblés par des queues d'aronde.

A partir de là, nous nous trouvâmes en présence de vestiges d'une époque ultérieure qui s'est installée sur les anciennes fondations. Les vestiges de cette époque s'alignent presque à fleur de terre. Les murs portent encore des stucs et des peintures, mais beaucoup moins parfaits. Les teintes sont uniformes : rouge, jaune ou blanc. Les salles sont très vastes et leur sol composé d'un blocage de pierraille noyée dans du mortier laisse supposer par son irrégularité qu'il dut être primitivement garni de dalles ou de petits pavés rouges d'une contexture comparable à la tuile, car plusieurs ont été conservés.

Les fouilles sont loin d'être achevées et il faudra encore de longs travaux avant de pouvoir définir à quelle sorte de monument nous avons affaire. Les uns pensent qu'il s'agit d'une villa urbaine, mais d'autres opinions très autorisées y verraient volontiers un édifice cultuel.

 

Voir le dessin joint au plan de fouilles

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Les études :

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Plusieurs publications ont été faite sur ces découvertes et sur  l'interprétation des fondations des bâtiments qui ont été retrouvées : un temple, qui serait en relation avec la source présente sur le site.

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Le dernier éléments qui peut être ajouter à ce dossier est la carte établi et publié par S. Fichtl en 2013 (2), décrivant les civitas des Bellovaques, subdivisée en quatre pagi, construits chacun autour d’un oppidum. On note que pour le pagus Camliacensis (Chambly), nous avons bien un oppidum d'identifié (Gouvieux), mais pas de sanctuaire. Ne serait-ce pas la fonction de Thiverny ?

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(1) Mémoires de la Société archéologique & historique de Clermont-en-Beauvaisis (Oise) - 1953 (c) BnF - ark:/12148/bpt6k6490521j

(2) Rome en Gaule: organisation territoriale de la Gaule de l’époque de l’indépendance au début de la période romaine - Stephan Fichtl

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