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Le Moyen-Âge

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C'est l'époque qui a modelé ce que Thiverny est devenu aujourd'hui :

  • les Terres de Thiverny deviennent propriété de l'Abbaye de Saint-Germain-des-Près

  • une église est construite

  • mise en place d'un seigneur et d'un "château"

  • Consécration de l'église à Saint-Leufroy

 

Nous avons les influences des autres grandes institutions religieuses situées aux alentours : Abbatiale de Saint-Leu, Abbaye de Saint-Denis

Et le frère du roi, installé au château de Clermont, est le décisionnaire des actes d’attribution et de règlements des litiges sur le terroir de la commune.

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L’événement fondateur : les intrusions des Wikings

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Ces invasions provoquent deux phénomènes consécutifs à la désaffectation des monastères pillés et incendiées dans l'ouest de la France : les moines de ces abbayes viennent à la proximité du roi pour profiter ainsi de la protections mis en place pour celui-ci, en emportant les reliques, et, d'autre part, les revenus de l’église baissent car ces zones abandonnées ne rapportent plus au clergé.

Thiverny subit ces deux effets : les religieux de l'abbaye de La-Croix-Saint-Lefroy (Eure) se réfugie sur Thiverny (demande de l'évêque d’Évreux, Gombert et de l'archevêque de Rouen, Ganelon), puis, les terres de Thiverny sont réaffectées à l'abbaye sur Saint-Germain-des-près.

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Le document fondateur est donc cette attribution qui intervient en 918 et qui est transcrit dans un diplôme, par le roi, Charles le simple, qui habitait non loin de là (20 km), dans son palais de Verberie proche de Compiègne. Le document original n'existe plus et nous n'en avons que des retranscriptions.

Cet acte est un "arrangement" financier au profit de l'abbaye de Saint-Germain-des-près pour compenser ses pertes dues à l'invasion des Normands sur l'ouest parisien ; Les monastères de cette zone ont été pillés et leurs occupants se sont repliés vers l'est : moins de revenu pour l'abbaye qu'il faut donc compenser en récupérant au dépend d'autres abbayes.

Le 14 mars 918 un diplôme de Charles le Simple attribue à l’Abbaye de St Germain des Prés les biens de l’Abbaye de La Croix St Leufroy hormis ceux cédés aux Normands. Ce document est complété deux mois plus tard, le 14 mai 918, par un diplôme énumérant les biens concédés dont la localité de Thiverny(1).

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A partir de cette date, les relations parfois tumultueuses entre l'abbaye et le seigneur de  Thiverny vont être relatés dans des documents, versés aux archives de l'abbaye et dont certains nous sont parvenus.

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La seigneurie de Thiverny peut être remontée jusqu'au Xe siècle avec la famille de Garges qui achète les terres et est remerciée par la roi suite à son action lors du siège de Creil par les Anglais ; Le titre de Seigneur de Thiverny se transmet ainsi jusqu'au début du XVe où la branche s’éteint avec Charlotte de Garges, Dame de Ligueville qui épouse Pierre de Billy en 1600.

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La Charte

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In nomine sanctæ et individuæ Trinitis, Karolus divina propitiante dementia Rex Francorum. Quoniam Deus omnipotens, qui est Rex Regum, nostram sui muneris celsitudinem dignanter prætulit suo et regno et populo iccircò oportet nos non modò præesse ; verùm potiùs sanctis prodesse Ecclesiis, ac præsertim derutis, quibus feritate paganorum pulsa existunt corpora Sanctorum hactenus debita veneratione carentium. Quaproter comperiat omnium santæ Dei Ecclesiæ fidelium nostrorumque præsentium ac futurorum sollertia, quia venerabilis Robertus Abbas Monasterii sancti Vincentii Martyris, egregii quoque Pontificis Parisiorum Germani adiens nostram sublimitatem, suggessit ut pro nostra totiusque regni Salute Monachis prælibati Confessoris Christi Germani quædam, quæ usui eorum necessaria esse videbantur et nostra erant, concederemus. Cujus scilicet fidelis nostri congruis petitionibus annuentes, donavimus et subjecimus ditioni ejus et fratum sibi commissorum villam in pago parisiacensi (a) Surisnas nuncupatam cum sua integritate, et in pago Pinciacensi (b) Boalfam villam cum sua integritate,et in (c) Mellent mansos quinque, et in (d) Crisparias mansos duos, in Marvillio mansos duos, et in pago Vulcassino villam quæ vocatur (e) Siria-fontana, cum capella de (f)Longuessio villam, terris, pratis et decimis eidem villæ et Capella adjacentibus. Confirmamus etian atque concedimus memoratis fratribus suprà dicti loci villam, quæ vocatur Tiverniacus(g) in pago Belvacensi. Idcircò autem res prælibatas eis jam dictis videlicet fratribus tradere et subdere et confirmare decrevimus, quatinus singulis annis quarto Idus Februarii anniversarium nostræ dilectissimæ conjugis Friderunæ et nostrum, cùm contigerit, solempnitatem etiam sanctæ Agnetis cum Virgiliis Missarumque oblationibus et frequentent, et cum summa refectione celebrent. Ergo hæc nostræ auctoritatis præceptio ut firmiter continuationis vigorem obtineat, ac veraciter per curricula annorum succedentium credatur, manu propria subter firmantes, anulo etiam nostro eam jussimus inigniri.

Datum II Idus Mart. Indictione VI, anno XXVI, regnate Karolo Rege gloriosissimo, redintegrante XXI, largiore verò hereditate indepta(a) VI Actum Compendio palatio.

 

a- Suresne b- Burfle c- Meulant d- Crespière e- Sirfontaine f- Longuesse g- Tiverni

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Donation de Charles Le Simple

 

Compiègne le 14 mai 918

 

Au nom de la Sainte et individuelle Trinité, Charles, avec l'aide de la divine clémence, roy de France, comme il a plu à Dieu, qui est le Roy des roys, de faire connaître à son royaume et à son peuple notre élévation qui lui est due. Il nous importe non seulement de protéger, mais encore de servir les Saintes églises, principalement celles qui sont détruites et où se trouvent des corps de saints, qui chassés par la barbarie des païens, manquent encore à la vénération qui leur est due. C'est pourquoi il faut que l'esprit de tous les fidèles de Dieu et les nôtres, tant présents que futurs sache que le vénérable Robert, abbé du Monastère de St Vincent martyr, qui est aussi le monastère de l'illustre Germain évêque de Paris, venant trouver notre sublimité nous a suggéré que pour notre salut et celui de notre royaume nous concédions aux moines du très remarquable confesseur du Christ, Germain, certaines choses qui semblaient nécessaires à leur usage et qui nous appartenaient. Prêtant une oreille favorable aux justes demandes de notre fidèle, nous avons donné et soumis tant à sa domination qu'à celle des moines qui sont sous son gouvernement, le domaine qui sis dans le Parisis, est appelé Suresnes (Surisnas), dans toute sa totalité, et le domaine de Bouaffe sis dans le Pincerais, dans toute sa totalité et à Meulan cinq manses et à Crêpières deux manses et à Marville deux manses et dans le Vexin le domaine appelé Sérifontaine avec la chapelle de Longuesse les domaines terres prés et dîmes adjacentes audit domaine et à la dite chapelle.

 

Nous confirmons et nous concédons au susdit Frère du susdit lieu la villa de Tiverny dans le Beauvaisis et aussi nous avons décrété de donner, soumettre et confirmer au susdit frère toutes les choses susdites, pour que chaque année, ils célèbrent avec le plus grand repos et solennisent par des veilles et des célébrations de messes l'anniversaire de notre très chère épouse Frérone et le nôtre, quand ce sera le tour de celui-ci et la solennité de sainte Agnès.

 

C'est pourquoi afin que cet acte de notre autorité obtienne complètement vigueur de continuité et soit vraiment cru pendant le cours des années futures, nous avons ordonné en le confirmant ci-dessous, qu'il soit confirmé de notre anneau.

Donné le deux des ides de mai indiction VI l'an XXVI du règne du très glorieux roy Charles, la XXIè année la plus largement comptée de l'hérédité acquise.

 

  Fait au Palais de Compiègne.

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(1) L'abbaye de la Croix-Saint-Ouen à l'époque carolingienne, d'après le témoignage d'un diplôme de Carloman II - Marcel Baudot

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